samedi 20 juin 2015


 

Portrait d’élèves qui arrivent des quatre coins du monde

Juliana Mendes vient de Ziguinchor, une ville du Sénégal, en Afrique.


                

Glanum Déchaîné : Est-ce que ça été difficile de quitter le pays où tu vivais ?

Juliana : Oui, c’est très difficile de quitter le lieu que tu aimes. J’avais une amie que j’aimais beaucoup ; et ma famille aussi. C’était vraiment difficile. Vraiment.
Mais quand j’ai vu la France pour la première fois, j’ai tout de suite oublié ce que j’avais perdu derrière moi.

GD : Est-ce que ça été difficile de s’adapter aux changements ?
Juliana : Oui, mais il y a toujours des solutions à tout. J’ai fini par m’y faire. Et puis j’ai eu des amis. J’ai rencontré des gens sympathiques.



 Ziguinchor

GD : Est-ce que c’est facile de s’adapter au langage des autres ?
Juliana : Oui, parce que je comprenais déjà un peu le français, c’est pour cette raison que ça n’a pas été difficile pour moi de parler français, au contraire.

GD : Parle-nous de ton école, quand tu étais là-bas.
Juliana : Notre école s’appelait B*** . Là-bas, c’est un peu comme ici, on ne parlait pas ma langue maternelle, mais le français. On commençait l’école à 8h et on finissait à 15h, sauf le vendredi, où l’on terminait à 14h pour les musulmans.
Il n’y avait pas de cantine. On termine à 15h et on rentre manger chez soi.

GD : Et aujourd’hui ?
Juliana : Le collège se passe très bien mais si on n'a pas d'amie c'est très compliqué, surtout le premier jour. Comme j'ai des amies, le collège ça se passe plutôt bien

A part à la maison : à la maison je n’apprends jamais mes leçons. Par ce que je n'arrive pas à me concentrer et surtout parce que chez moi, c’est vraiment  très petit, du coup je n’ai pas envie d'apprendre. Alors je vais à la Maison des jeunes. Là, je fais tout : mes devoirs, mes leçons.

En cour de math ou d'anglais quand je dis que j'ai oublié mon cahier ou mon workbook, le professeur met un mot dans le carnet. Parfois je perds ma carte de cantine et je suis obligée de tout chercher : parfois je mange  en retardataire à cause de ça.

Des fois, quand on me demande d'acheter quelque chose, mon père dit qu’il n'a pas d'argent. Moi je dois faire une analyse de sang et une radio depuis septembre mais comme on n'a pas de sous, je ne la fais pas. Même quand je suis malade je fais de mon mieux pour venir à l’école.

Propos recueillis par Elsa M.