vendredi 17 avril 2015


LES REACTIONS D’ELEVES 

Nous avons interviewé des élèves dans la cour du collège Glanum en leur demandant ce qu'ils avaient ressenti suite à l'attentat dans les locaux du journal Charlie Hebdo et de tous les événements qui se sont enchaînés.

Certains nous ont dit ne pas se sentir concernés. Soit parce qu’ils disaient que c’était loin, et qu’ici à Saint Rémy ça n’arriverait jamais. Soit qu’ils ne connaissaient pas les personnes tuées, et que donc ils ne voyaient pas pourquoi être touchés. Il y en a qui sont très indifférents à tout ce qui se passe.  D’autres ont réagi en nous livrant leur colère, leur peur ou leur émotion.

Emma  A.,11 ans, 6ème : « J'ai pris ça mal; C'est horrible. »
Nella, 11ans, 6ème : « Les musulmans n'y sont pour rien : ce sont les frères Kouachi qui y sont pour quelque chose. Tous les gens de mon Facebook disent d'arrêter de dire que les musulmans sont les terroristes »
Ugo, 11 ans, 6ème: « J'ai mal pris cet attentat car c'est con de faire ça. » (cité littéralement)
Enzo, 11ans, 6ème: « C'est dommage pour eux (Note de la rédaction : eux =les dessinateurs de Charlie Hebdo) car j'adorais les caricatures. »
Fanny, 12 ans, 5ème : « Je me suis dit pourquoi faire ça ? J'ai pris ça avec tristesse et avec colère. »
Marie, 11 ans, 6ème : « J' ai pris ça très très mal et je suis triste. »
Aléxia, 11 ans, 6ème: « J'ai pris ça très mal et c'est inadmissible ; »
Maia, 12 ans, 5ème : « J'ai trouvé ça inadmissible. »
Laura, 11 ans, 6ème : « Ca m'a fait peur. »
Mélissa, 14 ans, 3ème : « Ca m'a choqué, j'ai appris ça à la télé. »
Thomas, 13 ans, 4ème : « J'ai trouvé ça horrible. »
Léa, 14 ans, 4ème, et Madison, 14 ans, 4ème : « C'est un choc pour la liberté d’expression. Des gens énervés ont abîmé des lieux symboliques et tué des gens. C'est triste pour les familles et les personnes. »
Rose, 14 ans, 3ème : « Moi, je dessine beaucoup. Depuis l’attentat, j’ai du mal à dessiner, je ne me sens pas bien. »

Propos recueillis par Auriane M. et Eléna M 6è
Mélanie G. et Elsa M. 6è



COMMENT LES PROFS ONT REAGI AVEC LEURS ELEVES ?


Interview de professeurs

Glanum Déchaîné : Pouvez-vous nous dire comment vous avez évoqué avec vos élèves cet événement ?


    Je suis venue en classe avec un badge où il était écrit ''Je suis Charlie'' et du coup, de ce fait les élèves ont posé des questions. J'avais besoin d'expliquer à mes élèves que j'étais triste de ce qui c'était passé en tant que personne et en tant que professeur, mais surtout en tant que professeur d'éducation civique. En effet, j'enseigne les valeurs de la République, la tolérance et le respect. Et j'étais très touchée par la réaction des élèves, curieuse et digne, ce qui est encourageant pour l'avenir.

Madame Perès

J'avais cours de 10h40 à 11h35 avec les 6°H. A la sonnerie de 11h25, j'ai lu le document officiel du collège. Nous avons fait la minute de silence qui a été respectée par l'ensemble des élèves. Il restait 5 minutes et j'ai pris l'initiative de leur expliquer avec des mots simples le texte que j'ai lu. Il me semblait important de le faire pour des élèves de 6°. Je n'ai pas voulu rentrer dans plus de détails à cette date-là.

Monsieur Sat

Je ne souhaitais pas partir de réactions « à chaud », l’émotion n’étant pas propice à la réflexion. J’ai choisi de reprendre un « vieux » débat sur l’engagement en partant d’une déclaration de Sartre et de son célèbre « prendre la plume pour l’épée ». Nous avons pu évoquer la censure, l’impact des livres sur les individus, les répercussions sur les idées et les mœurs, pourquoi un écrivain peut être considéré comme dangereux – et le parallèle avec les dessinateurs. Nous avons rappelé qu’en temps de guerre ou dans les pays où il y a une dictature, les intellectuels sont opprimés, les livres brûlés. Des écrivains sont aujourd’hui menacés de mort, à l’instar du finaliste du Prix Goncourt 2014, Kamel Douad, de l’écrivain Ahmed Salman Rushdie,  ou bien encore de l’écrivain Roberto Scavino.

Madame Pons

Et au CDI …

J'ai eu beaucoup de mal à en parler car il y a beaucoup d'émotions. La première chose que j'ai faite est d'afficher l'affiche connue par tous : JE SUIS CHARLIE.  Pendant la minute de silence, j'étais en sortie avec un professeur d'histoire-géographie qui, à midi, à expliqué pourquoi il fallait la faire et la gravité de l'événement. J'ai mis en place au C.D.I des livres sur la liberté d'expression...pour que les élèves puissent les regarder librement.

Madame Jarniac.

Note des rédacteurs : Vous pouvez lire au CDI toute la presse qui évoque cet événement : Mon Quotidien, Mon petit quotidien, Le monde, La Provence …


         Propos recueillis par Elisa.C, 6è, Naïs.S, 6è , Juliana. M , 6è