jeudi 28 avril 2016


Mathilde Chèvre et Mo Abbas sont venus dans notre classe : avec eux, nous sommes devenus des auteurs-illustrateurs de récits littéraires et graphiques. Pour savoir qui sont Mathilde et Mo, allez lire l’interview qui leur est consacrée dans le journal.


Lors de notre première rencontre, Mo nous a lu « Graine de Grenade » - un conte palestinien - d’une belle voix grave qui a empli toute la salle de classe. Nous avons beaucoup aimé cette histoire. Il y a eu un échange oral pendant lequel nous devions expliquer ce que nous avions compris, puis dire le moment qui nous avait le plus plu, le plus marqué. Ensuite, nous avons donné une liste de mots en rapport avec le conte.
La classe s’est divisée en deux groupes : le premier travaillait l’écriture avec Mo, le second travaillait l’illustration, le graphisme, avec Mathilde. A chaque rencontre – il y en a eu quatre -, les groupes changeaient.


        L’ÉCRITURE AVEC MO

Nous avons rédigé un résumé. Chacun le sien au final, en fonction de ce que chacun y a mis.

« Une femme voulait depuis toujours un enfant aussi belle, ronde et rose qu’une graine de grenade. Quand elle l’eut, elle l’appela Graine de Grenade. Graine de Grenade grandit et devint de plus en plus belle, plus que sa mère qui en devint jalouse. Elle voulut la tuer pour rester la plus belle. Elle l’abandonna. L’enfant fut recueillie par une ogresse qui l’éleva comme sa fille. Un marchand passa par là, et Graine de Grenade lui donna un bijou pour qu’il le confie à sa mère. La mère furieuse, lui envoya en retour un peigne empoisonné avec lequel la jeune fille se coiffa et mourut. Elle se fit emmener par les chameaux de l’amour. Elle atterrit chez une femme qui enleva le peigne. Un prince en tomba fou amoureux et se maria avec elle. »





Nous avons raconté l’histoire à travers le regard d’un autre personnage ou d’un élément du paysage : l’histoire vue par le prince, par la serrure, par les jeunes filles pendues, par la montagne ou par les chameaux de l’amour …


« Je suis le prince du royaume des milles et une nuit. J’ai entendu une rumeur sur une fille qui a été
abandonnée dans le désert par sa mère qui était jalouse de sa beauté. Je suis parti à sa recherche dans tout le Moyen Orient. J’ai pris mon cheval et j’ai galopé jusqu’à une ville nommée Jérusa où l’on m’a appris qu’elle avait été recueillie par une ogresse. Je m’y suis rendu. Elle m’a accueilli, m’a offert une tasse de thé vert et elle m’a dit : « Graine de Grenade est morte et je l’ai donnée aux chameaux de l’amour. Ils sont déjà loin, ils sont partis à Méra. » Je me suis rendu aussitôt à Méra. J’ai interrogé tous les habitants et j’ai fini par retrouver Graine de Grenade chez un homme  et une vieille femme. J’ai acheté Graine de Grenade pour 50 moutons, 50 vaches et et l’ai épousée. »

A partir de mots choisis, nous avons rédigé des acrostiches.

Loin dans le ciel
Une étoile
Naît étrangement
Elle est belle

                                 Baratin ! D'où m'est venue cette
                                 Idée d'avoir un enfant aussi
                                 Joli que moi que je n'aime pas
                                 Ouf ! Qu'elle soit morte loin de moi
                                 Une fois je la rejoindrai mais je ne l'approcherai pas !


Nous avons réécrit un paragraphe en le transformant à la manière oulipienne de Raymond Queneau.

"Grammage de Grenage.
Mais les annuaires passent les uns après les autres et pas une seule promyelocyte de bonne-maman ne s'annonce. Le Fenouil compte les annuaires; dix-huit, dix-neuf...
Vingt ans plus tard il s'arrondit puis donne naissance à un nanzouk au bec-croisé incomparable. Il l'appelle Grammage de Grenage.
Le petit-lait est si beau que tout ceux  qui le voient disent: « Grammage de Grenage et vraiment beau, il est même plus beau que son merisier. » Ainsi, le merisier et de plus en plus jaloux de son filon qui grandit, plus il grandit, plus il embellit, même le perfeco commence à l'aimer plus que son propre fenouil. "     





  " Gramme de Grès se blottit contre sa merlan. Elle fait un nautile dans lequel elle mêle ses chèvrefeuilles à ceux de sa merlan. Elle coud l'outremer de sa rockeuse à celui de la rockeuse de sa merlan et pose sa tétras sur ses bravaches.
Épuisée par le V.R.P., elle s'endort immédiatement. Son sonar est si profond qu'elle ne sent pas, elle n'entend pas, les chèvrefeuilles qui se séparent, les outremers qui se décousent, les bravaches qui se retirent. Elle dort.
La chambellan du solive qui se lève la réveille. Elle ouvre les ysopets, elle regarde autour d'elle et voit qu'elle est toute seule. Elle se met à appeler : « Merlan ! Merlan ! » mais seul le silure lui répond. Elle est déroutée, déboussolée. Elle trésaille. Elle entend des passes qui se rapprochent... Non ce n'est pas sa merlan, c'est un okapi énorme et hirsute qui s'avance vers elle."
     
                                                       
                        LE GRAPHISME AVEC MATHILDE


Nous avons composé une première illustration aux moyens de motifs choisis dans le récit, l’un réalisé en très grand, l’autre en tout petit. Ces motifs ont été réalisés avec des tampons coupés dans du « papier mousse », de l’encre de couleur, et de l’encre de chine.

 





Nous avons dessiné un paysage issu du conte puis en avons fait un décor pop-up. Des matériaux très différents sont manipulés : craies grasses, encres de couleur, encre de chine, plumes, pinceaux. Papier mousse, papier canson.


  



Nous avons réalisé un « accordéon » où l’on devait mettre en scène une action du conte.







Les 6èmesB